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APRÈS

prêtre de campagne. IL semblait toujours hésiter à répondre.

C’était un grand vieillard à cheveux blancs qui desservait depuis vingt ans la commune de Saint-Antoine-du-Rocher. Les paysans disaient de lui : « En v’là un brave homme ! »

C’était un brave homme en effet, bienveillant, familier, doux, et surtout généreux. Comme saint Martin, il eût coupé en deux son manteau. Il riait volontiers et pleurait aussi pour peu de chose, comme une femme, ce qui lui nuisait même un peu dans l’esprit dur des campagnards.