Page:Maupassant - Le legs, paru dans Gil Blas, 23 septembre 1884.djvu/6

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M. Serbois ne put se tenir de prononcer : — « Ah ! je m’en étais douté. »

Le notaire ajouta :

« Je vais vous donner lecture de cette pièce, très courte d’ailleurs. »

Il prit un papier devant lui et prononça :

« Je soussigné Paul-Émile-Cyprien Vaudrec, sain de corps et d’esprit, exprime ici mes dernières volontés.

» La mort pouvant nous emporter à tout moment, je veux prendre, en prévision de son atteinte, cette précaution d’écrire mon testament qui sera déposé chez maître Lamaneur.

» N’ayant pas d’héritiers directs, je lègue toute ma fortune, composée de valeurs de Bourse, pour quatre cent mille francs, et de biens-fonds pour six cent mille francs environ, à Mme Claire-Hortense Serbois, sans aucune charge ou condition. Je la prie d’accepter ce don d’un ami mort comme preuve d’une affection dévouée, profonde et respectueuse.

» Fait à Paris, le 15 juin 1883.
» Signé : Vaudrec. »


Mme Serbois avait baissé le front et