Page:Maupassant - Les Sœurs Rondoli.djvu/273

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cortège, la poitrine étincelante, zébrée de brochettes alignées l’une sur l’autre, suivant la forme de ses côtes, et passer gravement, le claque sous le bras, luisant comme un astre au milieu de chuchotements admiratifs, dans une rumeur de respect.

Il n’avait, hélas ! aucun titre pour aucune décoration.

Il se dit : « La Légion d’honneur est vraiment par trop difficile pour un homme qui ne remplit aucune fonction publique. Si j’essayais de me faire nommer officier d’Académie ? »

Mais il ne savait comment s’y prendre. Il en parla à sa femme qui demeura stupéfaite.

— « Officier d’Académie ? Qu’est-ce que tu as fait pour cela ? »

Il s’emporta : « Mais comprends donc ce que je veux te dire ! Je cherche justement ce qu’il faut faire. Tu es stupide par moments. »

Elle sourit : « Parfaitement, tu as raison. Mais je ne sais pas, moi ! »

Il avait une idée : « Si tu en parlais au député Rosselin, il pourrait me donner un excellent conseil ? Moi, tu comprends que je n’ose guère aborder cette question directement avec lui. C’est assez délicat, assez difficile ;