Page:Maupassant - Lettre d’Afrique, paru dans Le Gaulois, 20 août 1881.djvu/13

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J’aurais peut-être cédé moi-même et accepté enfin la manière de voir des fougueux Algériens, si je n’avais appris tout à coup, par l’article virulent d’un petit journal local, qu’il se fonde en ce moment, à Paris, une société protectrice des indigènes algériens.

À la tête de cette société, on voit les noms de MM. de Lesseps, Schœlcher, Élisée Reclus, etc., etc.

Or, si les indigènes ont tant besoin d’être protégés, c’est donc qu’on les opprime. Qui les opprime ? Ce n’est pas moi assurément. Alors c’est l’Algérien. Vraiment si des hommes comme MM. de Lesseps et Élisée Reclus reconnaissent qu’il faut secourir ce peuple, à la façon des animaux que protège la loi Grammont, c’est qu’il est bien nécessaire de venir à son secours.