Page:Maupassant - Mademoiselle Fifi.djvu/237

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La caresse d’amour est brutale, bestiale, et plus, quand on y songe. Musset a dit :

Je me souviens encor de ces spasmes terribles,
De ces baisers muets, de ces muscles ardents,
De cet être absorbé, blême et serrant les dents.
S’ils ne sont pas divins, ces moments sont horribles

ou grotesques !… Oh ! ma pauvre enfant, quel génie farceur, quel esprit pervers, te pouvait donc souffler tes mots… de la fin ?

Je les ai collectionnés, mais, par amour pour toi, je ne les montrerai pas.

Et puis tu manquais vraiment d’à-propos, et tu trouvais moyen de lâcher un « Je t’aime ! » exalté en certaines occasions si singulières, qu’il me fallait comprimer de furieuses envies de rire. Il est des instants où cette parole-là : « Je t’aime ! » est si déplacée qu’elle en devient inconvenante, sache-le bien.

Mais tu ne me comprends pas.

Bien des femmes aussi ne me com-