Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/124

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Ils y sont demeurés tout l’été dernier, Monsieur, et presque tout l’hiver.

Et puis, voilà qu’un matin, à l’heure du déjeuner, Monsieur m’appelle : — Césarine, est-ce que Madame est rentrée ?

— Mais non, Monsieur.

On attendit toute la journée. Mon maître était comme un furieux. On chercha partout, on ne la trouva pas. Elle était partie, Monsieur, on n’a jamais su où ni comment.

Oh ! quelle joie m’envahit ! J’avais envie d’embrasser la béguine, de la prendre par la taille et de la faire danser dans le salon !

Ah ! elle était partie, elle s’était sauvée, elle l’avait quitté fatiguée, dégoûtée de lui ! Comme j’étais heureux !

La vieille bonne reprit : — Monsieur a eu un chagrin à mourir, et il est retourné à Paris en me laissant avec mon mari pour vendre la maison. On en demande vingt mille francs.

Mais je n’écoutais plus ! Je pensais à elle ! Et, tout à coup, il me sembla que je n’avais