Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/168

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sable des premiers jours, et dans leurs veines la flamme du mois nuptial.

De temps en temps, à force de fouetter leur désir, ils retrouvaient une heure d’affolement factice que suivait aussitôt une lassitude dégoûtée.

Ils avaient essayé des clairs de lune, des promenades sous les feuilles dans la douceur des soirs, de la poésie des berges baignées de brume, de l’excitation des fêtes publiques.

Or, un matin, Henriette dit à Paul :

— Veux-tu m’emmener dîner au cabaret ?

— Mais oui, ma chérie.

— Dans un cabaret très connu.

— Mais oui.

Il la regardait, l’interrogeant de l’œil, voyant bien qu’elle pensait à quelque chose qu’elle ne voulait pas dire.

Elle reprit :

— Tu sais, dans un cabaret… comment expliquer ça ?… dans un cabaret galant… dans un cabaret où on se donne des rendez-vous ?

Il sourit : — Oui. Je comprends, dans