Page:Maupassant - Monsieur Parent.djvu/207

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Comme j’approchais, un homme à grande barbe parut sur la porte. L’ayant salué, je lui demandai un asile pour la nuit. Il me tendit la main en souriant.

— Entrez, monsieur, vous êtes chez vous.

Il me conduisit dans une chambre, mit à mes ordres un serviteur, avec une aisance parfaite et une bonne grâce familière d’homme du monde ; puis il me quitta en disant :

— Nous dînerons lorsque vous voudrez bien descendre.

Nous dînâmes, en effet, en tête à tête, sur une terrasse en face de la mer. Je lui parlai d’abord de ce pays si riche, si lointain, si inconnu ! Il souriait, répondant avec distraction :

— Oui, cette terre est belle. Mais aucune terre ne plaît loin de celle qu’on aime.

— Vous regrettez la France ?

— Je regrette Paris.

— Pourquoi n’y retournez-vous pas ?

— Oh ! j’y reviendrai.

Et, tout doucement, nous nous mîmes à parler du monde français, des boulevards et