Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/189

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ces terres, qui constitueraient, disait-il, la dot de ses filles.

Aussitôt ces conditions arrêtées, Will avait dû traîner le père et le fils chez le notaire pour rédiger une promesse de vente annulable dans le cas où on ne trouverait pas l’eau nécessaire.

Et la rédaction des articles, la discussion de chaque point, la répétition indéfinie des mêmes arguments, l’éternel recommencement des mêmes raisonnements, avaient duré tout l’après-midi.

Enfin c’était fini. Le banquier tenait sa station. Mais il répétait, rongé par un regret :

— Il faudra me borner à l’eau sans songer aux affaires de terrain. Il a été fin, le vieux singe.

Puis il ajouta :

— Bah, je rachèterai l’ancienne Société, et c’est là-dessus que je pourrai spéculer !… N’importe, il faut que je reparte ce soir pour Paris.

Le marquis, stupéfait, s’écria :

— Comment, ce soir ?

— Mais oui, mon cher beau-père, pour préparer l’acte définitif, pendant que M. Aubrv-Pasteur fera des fouilles. Il faut aussi que je m’arrange pour commencer les travaux dans quinze jours. Je n’ai pas une heure à