Page:Maupassant - Mont-Oriol, éd. Conard, 1910.djvu/331

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Lorsque le volcan, à bout de vie, avait rejeté cette dernière écume, ne pouvant la lancer au ciel comme autrefois, il l’avait crachée, épaissie, à moitié froide, et elle s’était figée sur ses lèvres moribondes.

— Faut entrer là-dessous, dit Gontran.

Et il poussa devant lui la jeune fille. Puis, dès qu’ils furent dans la grotte :

— Eh bien, mademoiselle, voici le moment de vous faire une déclaration.

Elle fut stupéfaite :

— Une déclaration… à moi !

— Mais oui, en quatre mots : Je vous trouve charmante.

— C’est à ma sœur qu’il faut dire ça.

— Oh ! Vous savez bien que je ne fais pas de déclaration à votre sœur.

— Allons donc.

— Voyons, vous ne seriez pas femme si vous n’aviez point compris que je me suis montré galant auprès d’elle pour voir ce que vous en penseriez !… et quelle figure vous me feriez !… Vous m’avez fait une figure furieuse. Oh ! que j’ai été content ! Alors j’ai tâché de vous montrer, avec tous les égards possibles, ce que je pensais de vous !…

On ne lui avait jamais parlé ainsi. Elle se sentait confuse et ravie, le cœur plein de joie et d’orgueil.