Page:Maupassant - Opinion publique, paru dans Le Gaulois, 21 mars 1881.djvu/11

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cœur. Mais ce n’est pas cela qui améliore notre situation. Vous nous la baillez belle, en vérité, avec votre équipement à la boutique à treize.

Cette fois, tout le monde dans le bureau fut d’accord. M. Bonnenfant ajouta, d’un air farceur :

— J’aurais voulu voir toutes les demoiselles de magasin quand elles se sauvaient en chemise.

M. Rade continua :

— Je n’ai pas confiance dans ces dortoirs de vestales qui ont failli être rôties, d’ailleurs (comme les chevaux de la Compagnie des omnibus dans leurs écuries, l’an dernier). Tant qu’à enfermer quelque chose, ce sont les lampistes qu’on aurait bien fait de mettre sous clef ; mais les pauvres filles de la lingerie, fi donc ! Un directeur, que diable ! ne peut pas être responsable de tous les capitaux reposant sous son toit. Il est vrai que ceux des commis ont flambé dans la caisse : puissent au moins ceux des demoiselles être saufs ! Ce que j’admire, par exemple,