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Trois hommes sont enfermés dans la salle de souffrance. Un d’eux, coiffé d’un bonnet grec, vêtu d’un tablier blanc, grand et fort avec des traits durs, tient dans les mains une sorte de camisole de force en caoutchouc. C’est le valet de torture, l’aide du grand exécuteur. Celui-ci, en redingote, le chapeau sur la tête, barbu, l’œil tranquille, inspecte les instruments. Partout des conduits de plomb et des robinets de cuivre. Une tige droite et menaçante descend directement du plafond, terminée par un bec assez semblable à ceux du gaz.

Un homme pâle, la face secouée de tressaillements, assis sur une chaise au milieu de l’appartement, regarde avec horreur autour de lui.

L’aide s’approche, saisit le patient, passe ses bras dans la cuirasse de caoutchouc, qui l’enferme et l’étreint. Une serviette encore lui serre le cou. C’est l’heure.

Deux récipients de verre sont posés à