Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/312

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— Il est temps de nous en aller si nous voulons embarquer dans la Perle pour vous voir encore à la sortie, et vous dire adieu en pleine mer.

Roland père y tenait beaucoup, afin d’impressionner les voyageurs de la Lorraine sans doute, et il se leva avec empressement :

— Allons, adieu, mon garçon.

Il embrassa Pierre sur ses favoris, puis rouvrit la porte.

Mme  Roland ne bougeait point et demeurait les yeux baissés, très pâle.

Son mari lui toucha le bras :

— Allons, dépêchons-nous, nous n’avons pas une minute à perdre.

Elle se dressa, fit un pas vers son fils et lui tendit, l’une après l’autre, deux joues de cire blanche, qu’il baisa sans dire un mot. Puis il serra la main de Mme  Rosémilly, et celle de son frère en lui demandant :

— À quand ton mariage ?

— Je ne sais pas encore au juste. Nous le ferons coïncider avec un de tes voyages.