Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/73

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on n’entendit plus que le mouvement rythmé de la pendule et, à l’étage au-dessous, le bruit des casseroles lavées par la bonne trop bête même pour écouter aux portes.

Le notaire reprit :

— Avez-vous connu à Paris un certain M. Maréchal, Léon Maréchal ?

M. et Mme  Roland poussèrent la même exclamation : Je crois bien !

— C’était un de vos amis ?

Roland déclara :

— Le meilleur, Monsieur, mais un Parisien enragé ; il ne quitte pas le boulevard. Il est chef de bureau aux finances. Je ne l’ai plus revu depuis mon départ de la capitale. Et puis nous avons cessé de nous écrire. Vous savez, quand on vit loin l’un de l’autre…

Le notaire reprit gravement :

— M. Maréchal est décédé !

L’homme et la femme eurent ensemble ce petit mouvement de surprise triste, feint ou vrai, mais toujours prompt, dont on accueille ces nouvelles.