Page:Maupassant - Pierre et Jean, Ollendorff, 1888.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a des dettes, une situation embarrassée, est-ce que je sais, moi ? et on se fourre dans un roncier inextricable. En somme, ce n’est pas moi qui hérite, mais je pense au petit avant tout.

Dans la famille on appelait toujours Jean « le petit », bien qu’il fût beaucoup plus grand que Pierre.

Mme Roland, tout à coup, parut sortir d’un rêve, se rappeler une chose lointaine, presque oubliée, qu’elle avait entendue autrefois, dont elle n’était pas sûre d’ailleurs, et elle balbutia :

— Ne disiez-vous point que notre pauvre Maréchal avait laissé sa fortune à mon petit Jean ?

— Oui, Madame.

Elle reprit alors simplement :

— Cela me fait grand plaisir, car cela prouve qu’il nous aimait.

Roland s’était levé :

— Voulez-vous, cher maître, que mon fils signe tout de suite l’acceptation ?

— Non… non… monsieur Roland. Demain,