Page:Maupassant - Politiciennes, paru dans Gil Blas, 10 novembre 1881.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

si elle ne consentait point à devenir son amie visible.

Elle le sentit mûr pour le cueillir. Elle consentit et lui assigna un rendez-vous.

Depuis longtemps déjà elle avait joué, meublé, préparé le petit appartement qui devait servir à ces entrevues.

Il y vint, le cœur battant ; et, quand il entra, un peu essoufflé, car il était assez gros, il trouva devant lui une femme aux traits un peu durs, mais aimable, à l’œil large, vêtue en Parisienne qui désire plaire, émue aussi et les deux mains ouvertes, et qui disait : « Venez donc, mon ami, qu’on vous aime enfin de près ».

Et, tout d’un coup, ils se mirent à parler politique. Ils n’étaient point d’accord sur certains points, ils s’expliquèrent, s’animant, se querellant presque, et s’attachant mystérieusement l’un à l’autre par mille liens ténus de l’esprit.