Page:Maupassant - Pot-pourri, paru dans Le Gaulois, 3 janvier 1883.djvu/6

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On répète souvent que les Parisiens sont les seuls à ignorer Paris. Ils en savent juste ce qu’il en faut savoir : c’est qu’ils en respirent l’atmosphère. Le provincial visite les monuments, mais il vous soutiendra avec énergie et naïveté qu’on absorbe à Paris le même air qu’à Lyon ou qu’à Rouen, avec cette seule différence que l’air de Paris est moins sain.

Les provinciaux de Paris respirent sur le boulevard ou dans les Champs-Élysées le même air qu’à Rouen ou qu’à Lyon, et voilà tout ce qui les distingue.

Il serait inutile de leur expliquer cette subtilité, car ils ne la saisiraient pas.

Quant au Parisien, il faut avouer qu’il est aussi bien enfermé dans le cercle de ses habitudes et qu’il ne voit guère ce qui se passe autour de lui.