Page:Maupassant - Question littéraire, paru dans Le Gaulois, 18 mars 1882.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’art nous donne la foi dans l’invraisemblable, anime ce qu’il touche, crée une réalité particulière, qui n’est ni vraie, ni croyable, et qui devient les deux par la force du talent.

Mais il faut distinguer entre ce dieu et les Pygmalions d’aventure.



Partant de ce principe que nos sens ne peuvent nous rien révéler au-delà de ce qui existe, que les plus grands efforts de notre imagination n’aboutissent qu’à coudre ensemble des bouts de vérité disparates, les romanciers nouveaux en ont conclu que, au lieu de s’évertuer à déformer le vrai, il valait mieux s’efforcer de le reproduire tout simplement. Cette méthode a sa logique. Mon confrère Nestor l’admet parfaitement ; mais, quand je prétends que M. Folantin, le personnage