Page:Maupassant - Styliana, paru dans Le Gaulois, 29 novembre 1881.djvu/10

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quement une image nette et absolument exacte. On comprend à peu près le sens indiqué, on devine l’intention marquée, mais on ne voit donc pas la chose dite ? D’où vient cela ? pourquoi ne perçoit-on point immédiatement la valeur d’une expression comme celle d’une pièce de monnaie ?

Je répondrai : pourquoi faut-il de longues études pour discerner une faïence de quarante mille francs d’une de quarante sous ; un plat hispano-mauresque à l’émail d’or, rayé, tout simple et royalement beau, d’un plat de Gien couvert d’ornements ?

Pourquoi faut-il des experts savants à la salle Drouot pour discerner péniblement un original d’une copie ?…

C’est pour la même raison que M. Jourdain, qui fait, sans le savoir, de la prose du matin au soir, n’est point juge, bien qu’il en pense, en ces questions de style si délicates, infiniment difficiles et