Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/138

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les minutes ? Votre agitation ne changera rien à l’événement, n’avancera pas le retour de Jean d’une seconde et ne fera pas marcher plus vite les aiguilles de la pendule.


MADAME DE RONCHARD.

Comment veux-tu qu’on ne s’énerve pas quand on est remplie de souci, quand le cœur bat et quand on sent que les larmes vous montent aux yeux ?


LÉON.

Vous voyez bien, ma tante, que vous n’êtes pas si méchante que ça.


MADAME DE RONCHARD.

Tu m’agaces.


MARTINEL, assis près de la table.

Ne vous tourmentez pas, madame. La situation est délicate, mais elle n’est pas inquiétante, pas menaçante, si nous savons y apporter, au moment voulu, du sang-froid et de la raison.


LÉON.

Oui, ma tante. M. Martinel dit vrai.


MADAME DE RONCHARD, passant à droite.

Vous êtes à battre, tous les deux. Vous savez tout et vous ne voulez rien dire... Ah ! les hommes sont terribles ! Pas moyen de leur faire avouer un secret.