Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/179

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Madame de Sallus.

Je ne sais pas,… pour vous être agréable.

Jacques de Randol.

Je vous en prie. Ne vous moquez pas de moi.

Madame de Sallus.

Je me suis dit : Voici un pauvre garçon qui a l’air très amoureux de moi. Moi, je suis très libre, moralement, ayant tout à fait cessé de plaire à mon mari depuis plus de deux ans. Or, puisque cet homme m’aime, pourquoi pas lui ?

Jacques de Randol.

Vous êtes cruelle.

Madame de Sallus.

Au contraire, je ne l’ai pas été. De quoi vous plaignez-vous donc ?

Jacques de Randol.

Tenez, vous m’exaspérez avec cette moquerie continuelle. Depuis que je vous aime, vous me torturez ainsi et je ne sais seulement pas si vous avez pour moi la moindre tendresse.

Madame de Sallus.

J’ai eu, en tout cas, des bontés.

Jacques de Randol.

Oh ! vous avez joué un jeu bizarre. Dès le premier