Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/186

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Madame de Sallus.

Oui et non… C’est très difficile à dire… Il se croyait obligé… pour ne pas éveiller mes soupçons, sans doute,… de simuler de temps en temps,… rarement,… une certaine tendresse, très froide d’ailleurs, pour sa femme légitime… qui avait des droits à cette tendresse… Eh bien !… je lui ai signifié qu’il pourrait s’abstenir à l’avenir de ces manifestations politiques.

Jacques de Randol.

Comment lui avez-vous dit ça ?

Madame de Sallus.

Je ne me le rappelle pas.

Jacques de Randol.

Ça a dû être très amusant.

Madame de Sallus.

Non… il a d’abord paru très surpris. Puis je lui ai débité une petite phrase apprise par coeur, bien préparée, où je l’invitais à porter ailleurs ses fantaisies intermittentes. Il a compris, m’a saluée très poliment, et il est parti,… pour tout à fait.

Jacques de Randol.

Jamais revenu ?

Madame de Sallus.

Jamais.