Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/188

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Jacques de Randol.

Voilà qui prouve, plus que tout, que vous ne m’aimez pas.

Madame de Sallus.

Pourquoi ?

Jacques de Randol.

Vous osez dire de l’amour : « ça n’est pas propre ! » Si vous aimiez, ce serait divin ! Mais une femme amoureuse traiterait de criminel et d’ignoble celui qui affirmerait une pareille chose. Pas propre, l’amour !

Madame de Sallus.

C’est possible ! Tout dépend des yeux : je vois trop.

Jacques de Randol.

Que voyez-vous ?

Madame de Sallus.

Je vois trop bien, trop loin, trop clair.

Jacques de Randol.

Vous ne m’aimez pas.

Madame de Sallus.

Si je ne vous aimais pas… un peu… je n’aurais aucune excuse de m’être donnée à vous.

Jacques de Randol.

Un peu… Juste ce qu’il faut pour vous excuser.