Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/193

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Madame de Sallus.

Moi, je vous dis qu’il est amoureux de moi.

Jacques de Randol.

Oui,… oui… Oui et non… Il est amoureux de vous… et aussi d’une autre… Voyons,… il est de mauvaise humeur, n’est-ce pas ?

Madame de Sallus.

Oh ! d’une humeur exécrable.

Jacques de Randol.

Voilà donc un homme amoureux de vous et qui manifeste cette reprise de tendresse par un caractère insupportable,… car il est insupportable, n’est-ce pas ?

Madame de Sallus.

Oh ! oui, insupportable.

Jacques de Randol.

S’il était pressant avec douceur, vous n’en auriez pas peur ainsi. Vous vous diriez : « J’ai le temps », et puis il vous inspirerait un peu de pitié, car on a toujours de l’apitoiement pour l’homme qui vous aime, fût-il votre mari.

Madame de Sallus.

C’est vrai.

Jacques de Randol.

Il est nerveux ; préoccupé, sombre ?