Page:Maupassant - Théâtre, OC, Conard, 1910.djvu/247

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M. de Sallus.

Non, une dizaine. Elle a été délicieuse.

Jacques de Randol.

Elle est agréable dans l’intimité ?

M. de Sallus.

Exquise. Et puis, c’est une femme. Je ne sais pas si vous pensez comme moi, mais je trouve qu’il n’y a presque pas de femmes.

Jacques de Randol, riant.

Mais si, j’en connais.

M. de Sallus.

Oui, vous connaissez des femmes qui ont l’air femme, mais qui ne le sont pas.

Jacques de Randol.

Définissez.

M. de Sallus.

Mon Dieu, nos femmes, nos femmes du monde, à de très rares exceptions près, sont des objets de représentation ; jolies, distinguées, elles n’ont de charme que dans leurs salons. Leur vrai rôle consiste à faire admirer leur grâce extérieure, factice et superficielle.

Jacques de Randol.

On les aime, pourtant.