Page:Maupassant - Zut !, paru dans Le Gaulois, 5 juillet 1881.djvu/3

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Tel est peut-être le dialogue que beaucoup de bourgeois pacifiques ont eu avec leur larbin après avoir lu l’autre jour, dans ce journal, l’appel guerrier d’un chroniqueur.

Il était retentissant et fier, cet appel. Il sonnait bien, et a dû remuer des courages endormis. Moi-même, au premier moment, j’étais prêt à demander ma lance et mon bouclier. Je me disais : « Ah ! on nous insulte là-bas ; ah ! on crie : À bas la France ! Nous allons voir, voisins, nous allons voir ! » Et je me mis sur mon séant.

Le soleil magnifique entrait par ma fenêtre ouverte. Des chants d’oiseaux passaient dans l’air limpide. Le murmure du fleuve qui coule devant ma porte montait jusqu’à mon lit avec les bruits vagues de la campagne.