Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/105

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système, j’en préfèrerai toujours un autre, même moins bon, où l’on n’a pas continuellement à remplir un état, où la lecture des lois ne vous prend pas la moitié du temps, et où l’esprit n’est pas toujours tendu vers la manière d’appliquer ou de tourner un règlement.

À ce moment-là, on vivait pour vivre, penser, aimer, travailler, risquer et réussir et, pour cela, la plupart de mes contemporains ne connaissaient, en fait de lois, que la loi de Dieu, et ignoraient totalement l’existence du Journal Officiel.

Heureuse époque où l’on goûtait la douceur de la vie, la joie de la liberté, la jouissance du libre arbitre.

Mais il ne faudrait pas croire que nous avions payé cette liberté de sacrifices trop lourds. Bien au contraire, cent cinquante ans de libéralisme nous ont apporté des progrès matériels inouïs que l’homme, auparavant, ne se risquait pas à espérer. Faire le recensement des réalisations qui ont accompagné le libéralisme serait mentionner tout ce qui touche aux chemins de fer, à l’électricité, à la vapeur, à l’automobile, à l’aviation, au téléphone, à la T. S. F. au cinéma, à la navigation, etc. Encouragés par la liberté, les chercheurs, les ingénieurs, les savants, ont exalté le génie humain au delà de toute prévision. Dans tous les domaines, la moisson des succès fut inouïe. L’agriculture fut développée, les transports multipliés, l’habitation améliorée. Notre Empire colonial, reconstitué après 1789, créa de prodigieuses richesses. La distribution des moindres produits, même dans les bourgades les plus reculées, fut assurée magni-