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Le dirigisme récite d’hypocrites homélies sur la petite et moyenne industrie qu’il entend protéger. Mais, en fait, il ne laisse aucune chance au petit de devenir moyen et au moyen de devenir grand.

Quant à l’artisan, son sort est réglé. Artisan il est, artisan il restera, à moins qu’il ne meure, noyé sous un flot de papiers.

En ce qui concerne l’inventeur, je le vois bien mal en point, lorsqu’il lui faudra s’insérer dans le cadre rigide et fermé de l’Économie dirigée, barré par les gens en place qui n’ont aucun intérêt à laisser une nouveauté les concurrencer, à moins que l’on ne voie s’épanouir une floraison de « moutons à cinq pattes », munis de l’estampille officielle. Il lui restera, d’ailleurs, la ressource d’aller porter son invention à l’étranger, qui l’accueillera comme ont été reçus les Français après la révocation de l’Édit de Nantes.

Quant aux commerçants, c’est bien pis. La moitié d’entre eux sont condamnés. Que diable ! Nous sommes en Économie dirigée ! Pourquoi avoir six boutiques là où trois suffisent ? Et les grossistes ? Ne sont-ils pas superflus ? Dans une Économie planifiée, la distribution se passe d’intermédiaires. Pour ce qui est des Voyageurs, Représentants et Placiers, déjà si éprouvés par la guerre, ils seront supprimés, car à quoi pourraient servir les V. R. P. puisqu’il n’y a plus de concurrence !

Si bien que le dirigisme, qui devait éviter le chômage,