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Les Salaires.

En principe, je reconnais qu’un salaire est toujours trop bas. Mais je n’y attache pas une grande importance. Le salaire n’est qu’un symbole. Ce qui compte, c’est sa comparaison avec le coût de la vie. Peu importe qu’un ouvrier gagne cent francs l’heure, si le kilog. de pain est à deux cents francs.

Ce qui est fondamental, c’est le pouvoir d’achat du salaire.

Pour pouvoir juger de l’influence du libéralisme, il faut pouvoir comparer les pouvoirs d’achat depuis sa création à nos jours.

Malheureusement, le pouvoir d’achat sous Louis XVI est difficile à évaluer. D’ailleurs, les patrons et les ouvriers de cette époque sont morts et ne se disputent plus. Aussi, me bornerai-je à comparer la situation de 1914 avec celle de 1936, dernière année du libéralisme, en ce qui concerne les salaires.

Pour être certain de ce que j’avance, je puise dans les livres de paie de Solex, et je constate les chiffres suivants :

En 1914, un manœuvre à Paris gagnait Fr. 0,50 l’heure. En 1936, il recevait Frs 6, », c’est-à-dire douze fois plus.

Pour un très bon tourneur, les chiffres sont, pour les mêmes années, Fr. 0,90 et Frs 9, », coefficient 10.