Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/16

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dont le mérite, au moins, est d’avoir les pieds fortement attachés à la terre et de ne pas s’attarder dans les nuages, où il est si doux de rêver !

Si j’ai choisi comme titre de mon livre Défense du Libéralisme, ce n’est pas qu’il soit très attractif, mais i] a l’avantage d’être précis.

J’ai lu tellement d’ouvrages sur l’Économie dont le titre laissait peu deviner le but que poursuivait l’auteur, qu’il m’a semblé nécessaire de fixer le lecteur au début et de lui éviter ainsi toute perte de temps. Quand j’ai lu le copieux et magistral ouvrage de M. Dauphin-Meunier, intitulé : Produire pour l’Homme — ce qui n’est pas très galant pour les femmes — ce mot Produire m’a, tout d’abord, fait croire qu’il comportait l’apologie du libéralisme. C’était une erreur, l’auteur se complaisant à faire l’éloge du dirigisme.

Avec mon titre, au moins, pas d’ambiguïté. — Libéral je fus, le suis et le veux être — bien que le mot Défense ne me satisfasse pas entièrement. Si je l’emploie, c’est parce que le libéralisme a été violemment attaqué, mais il ne correspond pas à mon caractère, qui est tout imbu de l’esprit d’offensive.

C’est donc celui-ci qui sera à la base de mon plaidoyer. On ne se défend bien qu’en attaquant, tous les grands capitaines le savent.

Par contre, je me bornerai à critiquer les doctrines, les opinions, les lois, et non les hommes. J’ai des trésors d’indulgence pour mes compatriotes, et je leur applique