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Je revendique l’honneur d’avoir été, dans ma vie, soumis à une multitude de contributions, de taxes, de surtaxes et d’income-tax, de droits, de patentes, de dîmes, de tailles et de corvées diverses qui devraient me valoir la croix du « Mérite Fiscal », si jamais il était institué.

Quand j’ai dit, au début de ce livre, que j’étais le cobaye qui donnait ses impressions sous le couteau du chirurgien, je faisais surtout allusion à mes réactions sous le scalpel fiscal, réactions qui ne sont pas, comme pour tant d’autres, un mouvement de révolte — car j’adore payer mes impôts — mais qui me poussent à déterminer l’influence du fisc sur le comportement de mes semblables.

Il n’entre pas dans mes intentions de me lamenter à la façon rituelle, sur les sacrifices imposés au contribuable, car c’est surtout la philosophie de l’impôt que je voudrais évoquer dans l’espoir de fournir quelques directives utiles au législateur, qui ne tient pas spécialement à se servir de l’impôt comme d’un instrument de torture et de haine.

Quels sont les rôles que joue l’impôt dans l’Économie d’un pays ? J’en vois deux :

En premier lieu, celui d’alimenter les caisses du Trésor pour faire face aux dépenses de l’État et des Communes. C’est le rôle comptable et mathématique.

En deuxième lieu — et c’est peut-être le plus impor-