Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toute la vie du contribuable est empoisonnée par ces feuilles d’impôts qu’il reçoit en maugréant, discute avec passion et paie de mauvaise grâce.

Mais le plus grave est que tous les actes du contribuable sont dominés par la hantise de l’impôt direct, ce qui a, pour l’économie du pays, des conséquences incalculables.

En effet, au delà d’un chiffre rapidement atteint, cet impôt freine toute initiative, et cela d’autant plus durement que le contribuable est plus honnête et plus travailleur.

Par contre, il exonère complètement celui dont la comptabilité se réduit à un tiroir-caisse, et, surtout, les seigneurs du « marché noir », qui peuvent gagner des millions sans payer un centime d’impôt.

Beau système, en vérité, que celui qui constitue une prime massive à la fraude et à l’immoralité.

Tout autre se présente l’impôt indirect. Non seulement son rendement est élevé, mais il est à peine ressenti par le contribuable, qui le paie souvent sans s’en douter. Invisible, souple, il ne nécessite que le minimum de complications et de personnel pour sa perception, et sa rentrée est indépendante de l’honnêteté du contribuable.

Son rapport est immédiat. Le Trésor est-il à court d’argent ? Une augmentation des taxes remplit ses