Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/183

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psychologues, car leurs lois ont été facilement admises en France et même copiées dans nombre de pays. Je ne pense pas, pour ma part, que la loi doive avoir, pour objet principal, de brimer le peuple, tandis que je conçois fort bien, pour un législateur débutant, la jouissance qu’il peut éprouver en interdisant quelque chose à quelqu’un. Quelle manifestation de puissance, quand il peut promulguer un bel arrêté qui, comme son nom l’indique, arrête vraiment bien une initiative naissante !

La Constitution.

J’avais toujours cru, dans ma candeur, que le législateur tenait son pouvoir de la Constitution. C’était une erreur, car, dans le moment que j’écris ce livre, la France n’a plus de Constitution. L’ancienne est abrogée et la nouvelle est en gestation. Ce qui ne nous empêche pas d’avoir des législateurs, et d’une activité débordante. On peut, à la rigueur, le supporter parce que c’est la guerre et qu’on peut espérer que cette situation n’est que provisoire. Il faut trouver autre chose. Mais quoi ? De nombreux spécialistes, poussés par les visées politiques d’un clan, ou simplement par leur amour-propre d’auteur, vont proposer leur ours. Et la France devra faire les frais d’une nouvelle expérience. Or, j’ai déjà dit que je me méfiais beaucoup des expériences. C’est à peine si 2 % d’entre elles réussirent. Vous voyez le danger qui nous menace.