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Par contre, la Constitution de 1875, que nous venons d’abandonner, est bien connue. Nous en savons tous les défauts, que de bons esprits intéressés exagèrent. Mais nous en connaissons aussi toutes les qualités. C’est tout de même elle qui a permis à la France de se créer un Empire colonial admirable et envié, qui a amené notre pays à un degré de prospérité inouïe, et qui lui a apporté la victoire de 1918. À cela, il est vrai qu’on peut opposer la débâcle de 1940. Mais est-ce bien la Constitution elle-même qui est responsable ? N’est-ce pas plutôt le choix des hommes, qui, quel que soit le système de gouvernement, est primordial ?

Je concède qu’en ces dernières années le choix des hommes n’a pas toujours été heureux. Mais est-il nécessaire de changer toute la machine, quand une simple pièce est défectueuse, pour se lancer dans l’inconnu ? On voit, par la pénible gestation des Comités d’Organisation et de la Charte du Travail, combien il peut être délicat de changer les institutions d’un grand peuple. Une Constitution entièrement nouvelle peut amener des bouleversements tels que le pays sera long à retrouver son équilibre.

Cherchons plutôt à améliorer en changeant le moins possible. Tout le monde est d’accord que l’organisation communale, cantonale, départementale est parfaite. Conservons-la et faisons-en les piliers de la Nation. Maintenons le mode d’élection de tous les Conseillers, car ces élus sont toujours bien connus de leurs mandants et, dans l’ensemble, ils constituent un corps d’élite.