Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/186

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véniant d’écarter beaucoup d’hommes de valeur. On a fait souvent le reproche à la bourgeoisie de se désintéresser de la politique. Cette observation est entièrement fondée. Mais lorsqu’on a assisté, comme moi, à des campagnes électorales, où les candidats étaient couverts d’injures et de diffamations, on se prend à excuser ceux qui veulent bien donner leur temps, mais ne consentent pas à être traînés dans la boue.

L’élection des députés par un Collège restreint, qui a tout loisir pour étudier les candidats, et l’augmentation de la durée du mandat, sont de nature à attirer l’élite de la Nation et à lui assurer son indépendance. Le renouvellement par tiers tous les deux ans améliore la stabilité de l’Assemblée et amortit dans le pays l’agitation électorale. Un autre avantage est que, tous les deux ans, l’élection partielle donne une indication précieuse sur la tendance dans le pays.

Quant aux incompatibilités, je n’en retiens aucune, pas même celle d’être militaire. C’est au Collège électoral d’apprécier les candidats. J’aime mieux avoir comme député un Officier qu’un oisif, d’autant plus qu’il pourrait peut-être surveiller l’Armée mieux qu’un professeur.

En ce qui concerne les Ministères, il faudrait qu’il soit convenu qu’on ne changera plus leurs titres comme des étiquettes à un étalage. Adoptons, une fois pour toutes, une nomenclature limitative des Ministères, qui serait entérinée par la Constitution, et qui ne pourrait être