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lu, je n’ai pas retiré l’impression d’une doctrine bien cohérente.

Je me suis, à dessein, refusé d’employer le jargon doctoral que l’on trouve dans trop de traités d’Économie. J’ai voulu rester à la portée de la masse, évitant de me livrer à une logomachie stérile et prétentieuse. Mon texte y perdra en tenue auprès des aristarques de la pensée; il y gagnera, je crois, en clarté auprès des hommes d’action, qui n’ont pas de temps à perdre pour consulter le dictionnaire, d’autant plus que le sujet n’est déjà pas des plus folâtres !

Je m’attacherai à ne parler que de ce que je connais pour l’avoir pratiqué. Je diffère en cela de la plupart des économistes.

Dans ma jeunesse, j’ai été très impressionné par la lecture de Mes Prisons, de Silvio Pellico. Il a le droit d’en parler, étant resté pendant douze ans dans les cachots du Spielberg. De même, lorsque M. Raoul Dautry, dans son livre magistral Métier d’homme parle abondamment des Chemins de fer, c’est une prodigieuse leçon de choses pour le lecteur, car M. Dautry connaît à fond son métier de cheminot.

Mon livre n’est pas une œuvre d’imagination, ou le résultat de vagues spéculations de l’esprit.

Je le vis depuis quarante ans. Il contient mes réactions, mes espoirs, mes déceptions, mes joies et mes peines, mes succès et mes échecs.

Pendant quarante ans, j’ai été l’un des cobayes sur lesquels s’effectuait les expériences sociales, indus-