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Bien entendu, ces coefficients n’ont rien d’absolu, car, selon les cas d’espèce, ils peuvent être modifiés sensiblement, mais j’indique une moyenne générale.

Il existe, certainement, des exemples exceptionnels pour lesquels le jaillissement de l’idée constitue, à lui seul, tout le mérite de l’invention.

Mais, dans bien des cas, l’exposé du problème à résoudre, la nomenclature précise des difficultés à surmonter, la connaissance de l’art antérieur valent plus que l’invention elle-même, qui n’en est que la suite naturelle et facile. Ensuite, le développement de l’idée, sa réalisation concrète, les rebutants essais entrecoupés d’espoirs et de déceptions, la mise au point définitive valent infiniment mieux que la prise hâtive d’un brevet. Bien plus, le dessin final évitant les brevets concurrents, la mise en fabrication étudiée pour un prix de revient très bas, valent autant que le travail de l’inventeur.

Enfin, le lancement commercial, l’organisation du marché, la défense du brevet contre les concurrents, les investissements de capitaux comportent des risques autrement grands que le tracé d’un croquis ou la rédaction d’une idée.

Ceux qui ont parcouru eux-mêmes tous les stades ci-dessus, les grands inventeurs, comme Louis Renault, Marc Birkigt, Marcel Mennesson, Henri Rodanet, et bien d’autres, n’ont pas eu à se plaindre de la façon dont ils ont été récompensés de leurs efforts.