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10° Si l’on continue à contingenter la production, sur quelles bases le fera-t-on ?

Le grand vice du libéralisme — disent ses adversaires — était la surproduction, génératrice de chômage et de misère. Pour l’éviter, il faudra donc limiter la production. Mais comment répartir le contingent entre les différents producteurs ? Le critère de 1938 va devenir de plus en plus périmé. Alors ? Le bon plaisir, le hasard ou la « combine » ?

11° Quel sera l’instrument du contingentement ?

La répartition de la matière ? Ah ! mon Dieu ! Quelle surveillance ! Le partage de la clientèle ? Mais celle-ci se laissera-t-elle faire ? À moins qu’on ne l’ « organise » à son tour. Et si un producteur est défaillant, qui comblera le vide, et avec combien de retard ?

12° Comment seront fixés les prix ?

La base de septembre 1939 est de plus en plus fragile, artificielle et génératrice d’un hideux « marché noir », celui-ci bien organisé et exempt d’impôts, mais mortel pour les firmes honnêtes.

Si l’on prend comme base le prix de revient, cher aux auteurs du « plan comptable », comment le définira-t-on ? Je défie tous les experts du monde de connaître, à l’avance, le prix de revient d’un produit, s’ils n’en prévoient pas la cadence. exacte de fabrication ou le