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c’est dans la carence des valeurs morales, et non dans les défauts d’un système, qu’il faut les situer.

Je n’ai probablement aucun titre à faire le moraliste, sauf d’avoir pu approcher et étudier des milliers d’hommes dont l’ « équation personnelle » m’a toujours vivement passionné. Je me suis toujours intéressé aux forces spirituelles qui commandent les hommes, forces autrement pérennes et puissantes que tous les systèmes que l’on peut leur opposer.

La Religion.

Au risque de passer pour un affreux réactionnaire, ce que je ne suis pas, Dieu merci ! je place, en tête des forces spirituelles, la Religion.

Je ne suis pas très pratiquant, je n’en ai guère le temps, et j’estime que les fidèles doivent se partager les rôles les uns — le plus grand nombre — se chargent des prières, tandis que les autres s’adonnent à la charité, suivant leurs moyens.

Donnez, riches, donnez, l’aumône est sœur de la prière.

a dit Victor Hugo, mais encore j’ajoute qu’elle en est le complément indispensable, ce que feraient bien de méditer les millionnaires que j’ai vu verser généreusement deux pauvres sous à la quête. Mais je dois examiner plus spécialement l’influence de la religion sur le libéralisme, affirmant immédiatement que cette influence est nécessaire, sinon le libéralisme est exposé aux pires dangers.