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La Justice.

Une tâche très importante de l’État est de rendre la justice. À la bonne administration de ce Département se mesure le degré de civilisation d’un pays. Quand on lit que le libéralisme est anarchique, c’est tout à fait vrai si on n’applique pas ses lois. On l’a bien vu en 1936, où la mode était de mettre « la légalité en vacances ». Et pourtant, la France a le privilège d’avoir un Corps de Magistrats d’une qualité exceptionnelle, tant par leur science juridique que par leur intégrité. Mais on ne leur facilite pas la tâche, depuis quelques années, par la complexité croissante des textes de lois hâtivement rédigés. Par contre, abusant de leur attitude digne et réservée, l’État en profite pour ne pas les payer. Le coefficient d’augmentation des manœuvres est de 16 par rapport à 1914. Quel est celui des Magistrats ? Mais on sait que générosité et étatisme sont des mots qui sont loin de rimer.

La Police.

Le complément de la Justice est une bonne Police. Là aussi, il y a à faire. Quand on veut de bons serviteurs, il faut les payer ou les honorer. Mon premier geste, si j’étais dictateur, serait de doubler la solde de la Police, de lui donner un bel uniforme et d’interdire la levée d’une seule contravention. À cet égard, il faudrait que les Parlementaires comprennent que toute intervention de leur part est déplacée et aboutit à ruiner l’autorité de la Police.