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travail constituait la loi, et qui avaient tout de même assez de fantaisie pour ne pas faire de questions d’argent le but suprême de la vie.

La dureté du climat, l’aridité du sol, la rudesse des pentes exigeaient de mes ancêtres une qualité maîtresse : la ténacité, si bien évoquée par le vieux dicton :

Comtois, rends-toi !
Nenni, ma foi !

Je ressens de cet atavisme une reconnaissance infinie pour toute ma famille et, en particulier, pour ma Mère, à laquelle je dois tout.

Et, pourtant, je fus élevé durement. Mes premières années se passèrent en allées et venues le long du Boulevard Sébastopol, surveillé par une gouvernante allemande ; le square Saint-Jacques était ma promenade quotidienne. Je passais chaque fois devant l’image du « Hérissé », à la devanture d’un Chapelier, qui m’effraya tellement que j’en suis devenu complètement chauve à vingt-cinq ans !

Ma Mère m’apprit elle-même à lire et à écrire, mais, sous l’influence de mon Grand-Père et de ma Grand’Mère, je fus envoyé comme interne au Lycée Michelet, à Vanves, alors que je n’avais pas encore sept ans. À cette époque, l’internat était très en vogue. Je devais le subir pendant neuf ans.

Ce furent des années très dures. Je ne les regrette