Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/296

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Mais le dirigisme veille. Pensez donc, quelle aubaine ! Encore un secteur à diriger, à contrôler, à organiser, à contingenter, c’est-à-dire à freiner, à étrangler, à asphyxier. Et puis, quelle jouissance de pouvoir distribuer des visas, des permis, des cachets, des licences !

Et, dans ce but, les bonnes raisons ne manqueront pas.

Pour l’exportation, ce sera la nécessité de ne pas appauvrir la France déjà exsangue, de lui réserver, par priorité, tous les matériaux pour sa reconstruction, alors que, bien au contraire, toute exportation permet automatiquement une rentrée de matières premières ou de marchandises.

Il n’y a même pas lieu de s’arrêter au fait que l’article exporté comporte des produits qui manquent en France. Avant tout, ce qu’il faut, c’est se procurer des devises. L’exportation d’un pneu de camion de 5 tonnes, qui implique la sortie de 35 kilogs de caoutchouc, permet, en retour, l’importation de 200 kilogs de la précieuse gomme.

Il ne sera même pas nécessaire d’instituer une surveillance des devises, car celles-ci rentreront automatiquement, soit par clearings privés, soit par la tendance du franc à la hausse, qui pourrait bien surprendre beaucoup de spéculateurs.

Toute entrave à l’Exportation se traduira par l’émigration à l’étranger des industries françaises, car, s’il est possible d’arrêter le départ des marchandises, il est vain de vouloir arrêter la sortie des idées. L’industriel,