Page:Maurice Goudard - La défense du libéralisme.pdf/300

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établie sous prétexte d’éviter les doubles emplois, autrement dit la concurrence. Or, celle-ci consiste justement à offrir au public, d’au moins deux côtés différents, le même service. Le monopole est évidemment plus pratique pour l’exploitant, et comme ce seront des fonctionnaires qui géreront la coordination, ils préféreront s’installer dans un monopole semblable à celui du tabac.

Mais l’usager, c’est-à-dire l’intérêt général, y perdra beaucoup. On évitera peut-être les doubles emplois, mais on asphyxiera les transports. Avec cette même théorie de coordination, on devrait exiger qu’il n’y ait, en France, qu’une maison qui fabrique des carburateurs, ce qui éviterait les doubles emplois et aussi une concurrence bien gênante. Mais, au bout de quelques années, cette industrie serait en léthargie. Il en est de même des transports. Je ne vois aucun inconvénient à ce que, sur un même parcours, le Chemin de fer soit en concurrence avec une ou plusieurs lignes de camions ou d’autobus. Au bout de quelque temps, chaque exploitant sera bien obligé d’équilibrer son budget. Évidemment, les gérants de chaque ligne devront redoubler d’efforts, pratiquer des économies, mais la nation y gagnera une amélioration du service et des prix.

Je ne comprends la coordination que sous forme de collaboration. Le Chemin de Fer a beaucoup à gagner en s’inspirant de l’Automobile et de ses méthodes. D’abord, il lui faudra alléger son matériel et réaliser un rapport Poids utile/Poids mort qui ne soit pas inférieur à celui de