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tente, dans un bled désertique. C’est là que j’appris l’usage de la machine à écrire que, de retour à la vie civile, je devais utiliser moi-même, car nos débuts dans l’industrie, que je sentais imminents, prévoyaient le minimum de personnel.

En effet, en octobre 1906, nous étions libérés, et la grande vie commençait !

Nous avions une confiance absolue dans l’invention que nous avions, pendant deux ans, mise au point. Le radiateur centrifuge avait donné, aux essais, de tels résultats que nous nous imaginions n’avoir à craindre aucune concurrence.

Il ne nous est jamais venu, une seconde, l’idée de faire appel à une maison existante. Notre jeunesse, notre confiance en nous, notre enthousiasme nous commandaient d’agir seuls. Mais nous n’avions de relations d’aucune sorte. Mon Père ne voyait personne, et celui de Mennesson était mort. Nous n’avions aucun capital, surtout Mennesson, dont les sœurs donnaient des leçons de piano pour payer son éducation.

Ma Grand’Mère me donna, à fonds perdus, 50.000 francs et sa bénédiction.

Ces détails s’adressent spécialement à ceux qui croient aux slogans faciles du « mur d’argent », des « patrons de hasard » ou de « droit divin ».

Ils prouvent qu’en régime libéral les chances sont égales pour tous, à condition de ne pas se reposer