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souligner, à ce propos, que la Maison Michelin, qui prenait la direction de l’affaire, a toujours tenu très galamment cet engagement. Il est bon d’ajouter qu’André Citroën perdait dans l’aventure sa fortune et sa santé, double raison pour que je m’incline respectueusement devant sa mémoire.

Ce pénible drame d’affaires ne m’empêchait pas de m’occuper activement du développement de Solex. Ce fut l’époque d’une animation intense, où les laboratoires, sous la direction éclairée de Mennesson, sortaient des modèles sensationnels pour les voitures (carburateurs à starter), pour les camions (carburateurs-régulateurs), pour les tracteurs (carburateurs tous terrains), pour l’aviation (carburateurs soufflés antigivreurs), tandis que Mennesson fignolait son invention favorite, le micromètre pneumatique, qui mesurait le millième de millimètre, sans toucher à la pièce, et qui devait être adopté dans tous les pays.

Déjà Mennesson mûrissait son idée, née en 1917, mais qui ne devait prendre corps qu’en 1940, d’une bicyclette à moteur qui constituerait un mode de transport économique par excellence.

De son côté, mon frère Félix perfectionnait notre réseau commercial, alors que je me réservais surtout les visites des usines de Londres, Berlin et Turin, ainsi que les liaisons avec l’Amérique. J’ai passé, en plusieurs séjours, plus d’un an dans cette grande nation, et j’y ai appris beaucoup. Je me liai d’amitié avec tous les ma-