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— Il m’a semblé, maître Bernard, que le crime commis, et que plusieurs événements inexplicables qui en ont été la suite et dont il serait oiseux de vous entretenir, se rapportaient peut-être à une cause générale qui serait l’héritage de M. Montessieux. C’est pourquoi je me permettrais de vous poser quelques questions.

— Je vous écoute.

— C’est bien dans votre étude que fut signé l’acte d’achat du domaine de la Barre-y-va ?

— Oui, du temps de mon prédécesseur et du temps du père de M. Montessieux, ce qui remonte à plus d’un demi-siècle.

— Vous avez eu connaissance de cet acte ?

— J’ai eu plusieurs fois l’occasion de l’étudier, sur la demande de M. Montessieux et pour des raisons secondaires. Il ne présente d’ailleurs rien de spécial.

— Vous étiez le notaire de M. Montessieux ?

— Oui. Il avait quelque amitié pour moi et voulait bien me consulter.

— Y a-t-il eu entre vous et lui des conversations relatives à des dispositions testamentaires ?

— Il y en a eu, et je ne commets aucune indiscrétion en le disant, puisque j’en ai fait part à Mme et à M. Guercin, ainsi qu’à Mlle Catherine.

— Ces dispositions avantageaient-elles l’une ou l’autre de ses petites-filles ?

— Non. Il ne cachait pas sa préférence pour Mlle Catherine, qui vivait avec lui et à laquelle il désirait léguer ce domaine où elle se plaisait beaucoup. Mais il eût sûrement, par quelque moyen, rétabli l’équilibre entre les deux sœurs. Du reste, en définitive, il n’a pas laissé de testament.

— Je sais. Et j’avoue que j’en suis étonné, dit Raoul.

— Moi aussi. Également M. Guercin que j’ai vu à Paris le matin de l’enterrement, et qui devait