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place dans les dossiers de mes clients. Tous sont enfermés et rangés par ordre alphabétique dans mon coffre-fort. Par conséquent, si j’avais été en possession du testament, dont je vais vous donner lecture, c’est là, et non pas dans le dossier Montessieux, que je l’eusse découvert. »

Il allait ouvrir l’enveloppe, lorsque Théodore Béchoux l’arrêta d’un geste.

« Un instant. Ayez l’extrême obligeance de me confier cette enveloppe. »

Quand il l’eut en main, il l’examina avec une attention minutieuse et conclut :

« Les cinq cachets sont intacts. De ce côté, rien de suspect. Mais l’enveloppe a été ouverte.

— Que dites-vous ?

— Elle l’a été sur toute sa longueur… une fente pratiquée le long du pli supérieur par une lame de canif et qui fut ensuite habilement recollée. »

Avec la pointe d’un couteau, Béchoux sépara les deux lèvres de la fente à l’endroit qu’il indiquait et il put ainsi retirer de l’enveloppe, sans avoir brisé les cachets, une feuille double de papier sur lequel étaient tracées des lignes.

« Même papier que l’enveloppe, dit Béchoux. Et même écriture, n’est-ce pas ? »

Le notaire et Catherine furent du même avis. C’était l’écriture de M. Montessieux.

Il n’y avait plus qu’à lire le testament. C’est ce que fit maître Bernard au milieu d’un silence profond et de l’émotion qu’avaient provoquée les circonstances mêmes de cette découverte.

« Un dernier mot. Vous acceptez, toutes deux, mes chères clientes, que ma lecture ait lieu devant MM. Béchoux et Raoul d’Avenac ?

— Oui, prononcèrent les deux sœurs.

— Je lis donc. »

Et maître Bernard déplia la double feuille.

« Je soussigné, Michel Montessieux, âgé de