Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHASSES À L’ÉLÉPHANT
BUFFLES ET HIPPOS
12 décembre.

En quittant Kayumba pour nous diriger vers Penge nous croisons sur la route une énorme trace d’éléphant ; c’est un solitaire et problablement celui que la veille nous avons suivi sans succès. Aussitôt nous prenons la poursuite, Bird et moi, tandis que ma femme continue seule avec les charges pour se rendre à l’étape et nous y attendre. Nous prenons trois hommes avec nous ; deux pour porter nos vêtements de rechange, (nous sommes en saison de pluie et une ondée est notre pain quotidien) et le troisième est chargé de mon fusil, en l’espèce ma 10/75 alors que je suis armé moi-même de ma 416, l’Anglais outre son appareil cinématographique, porte en bandoulière sa 450. Pour débuter, le terrain est plat et la trace de l’éléphant nous mène à travers des herbes feuillues et mouillées par la pluie, puis la forêt devient plus épaisse, et nous rampons sous les lianes, c’est une véritable bataille contre la nature pour passer ; chacun à son tour se faufile à quatre pattes pendant que l’autre ayant dégagé son fusil des lianes qui l’enserrent et lui lient les membres, se tient prêt à tirer en cas de charge toujours possible. De temps en temps la forêt est coupée de clairières marécageuses où les hautes herbes rendent l’avancée plus pénible encore.

Je me souviens surtout d’un ruisseau marécageux dans lequel on enfonçait jusqu’aux épaules et que l’éléphant s’était amusé à suivre : des fiandes humides et chaudes en-