Page:Maurice Pescatore - Chasses et voyages au Congo, 1932.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
99
chasses et voyages au congo

qui m’accompagnaient ne montrèrent nulle peur et restèrent bravement à mes côtés. Après cette alerte, je m’en retournai au camp où pour soulager notre caravane, je préparai le renvoi à Fissi des dents de mon éléphant et de nos autres trophées que je jugeais inutile de traîner derrière nous au long de nos randonnées futures.

Quand nous rejoignîmes Bird à Kabaya, nous le trouvâmes de très bonne humeur ; lui aussi avait tué un éléphant, et s’il était de moindre importance que le mien, pesant seulement par dent 14 kilogs, ce succès répété nous donnait bonne confiance pour l’avenir. Un violent orage étant survenu, nous passâmes le reste de l’après-midi à supputer nos chances futures et à discuter longuement les différentes manières de tuer un éléphant. Quelle est la partie la plus vulnérable de l’animal ? Est-ce la tempe ou le derrière de l’oreille ? Faut-il tirer entre les deux yeux ou dans le haut de l’épine dorsale ? Car contrairement à que l’on croit généralement, l’éléphant n’a pas le dos rond, c’est une faute de dessin de lui en attribuer un et son anatomie révèle au contraire une chute des reins très caractéristique. Le cœur est placé assez haut en avant de l’épine dorsale, et derrière la partie recouverte par l’oreille qui est très grande et dissimule presque entièrement l’épaule : si vous pouvez atteindre cette partie, le coup sera évidemment mortel, mais comme pas deux fois de suite, la bête ne se présentera à votre vue de la même façon, la plupart des théories sont infirmées par la pratique, et l’on ne tire presque jamais où l’on veut mais la plupart du temps où l’on peut.


16 décembre.

En quittant Kabaya, nous traversons d’abord un mauvais marais rempli de tsé-tsé, mais nous arrivons ensuite dans une superbe clairière qui est bordée d’arbres élancés à larges feuilles de la famille des platanes et d’autres qui ont penser aux frênes de nos allées ; et toujours de formi-