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chasses et voyages au congo

après une préparation qui varie selon les pays, on envoie en Europe sous forme de bâtons, la vanille que vous connaissez. Plus loin le jaquier ou arbre à pain (artocarpus) de la famille des figuiers, et dont les fruits monstrueux plus gros qu’une tête humaine, contiennent au milieu d’une pulpe farineuse, une quinzaine de vrais fruits de la grosseur d’une châtaigne et qui se mangent. À côté viennent les manguiers, puis les papayers, les cerisiers de Madère dont le fruit ressemble à une tomate en miniature, et une espèce d’anone ou corossole, appelée vulgairement « cœur de bœuf » et qui produit la pomme canelle au goût délicieux. Nous goûtons aussi la « pomme rose » qui a l’arôme des feuilles de rose, et un noyau semblable à celui de la nèfle, puis les fruits d’un arbre nommé « avocat » qui ressemblent à des poires vertes, mais qui ont un gros noyau.

Continuant notre promenade, nous admirons un laurier-rose à fleurs doubles, boule lumineuse qui nous rappelle la Tunisie et notre Algérie, des lilas de Perse dont les touffes pour être sans odeur, n’en sont pas moins décoratives, et au milieu de tout cela des parterres de roses à rendre envieux M. Soupert lui-même. On nous montre encore une aristoloche, sorte de plante grimpante du genre clématite dont la fleur veinée de blanc et de lilas (le lilas des carreaux de Delft) a comme les feuilles du gobe-mouches, la faculté d’attraper et de retenir les insectes. Enfin nous retrouvons le quinquinier ou pour mieux dire le quinquina (conchona) dont la taille atteint ici celle d’un vrai arbre ; nous complétons les renseignements déjà obtenus à Tchibinda, et apprenons que le quinquina à grandes feuilles est le quinquina rouge, tandis que le quinquina jaune est l’espèce à petites feuilles, et celle qu’on emploie presque exclusivement pour la fabrication de la quinine et de ses sels. C’est l’écorce du quinquina, qui, desséchée, donne les différents produits employés en médecine, et la récolte se fait vers la septième année ; on peut ou bien abattre l’arbre, ou l’arracher selon la méthode javanaise